En investissant des espaces non spécifiquement dédiés à l’art, en y proposant des dérives, nous espérons que les modalités de rencontre à l'œuvre favorisent d’autres perceptions du paysage qui poussent à se questionner plus largement sur des enjeux propres à notre société: mémoire de l’histoire, place de la philosophie, des technologies et pouvoir d’agir.

BRUIT DE FOND
Avec Edouard Sufrin, Jérôme Fino.

Bois, électronique, acier
haut-parleur, tissue, batterie.


DICRéAM de recherche, 2022 accompagné par Le lieu Mains d'Oeuvres.
L'Embobineuse, Marseille, 2023

Recherches, prototypage et assemblage:
Edouard Sufrin, Jérôme Fino et Sonia Saroya
Design bois et menuiserie: Frédéric Pavageau
Mesures et optimisation: Camille Jamain et Victor Maquet
Design textile: Sonia Saroya
Réalisation textile: Sonia Saroya & Cedric Cailliau

Bruit de fond est une série de 5 enceintes audiophiles sur batterie transportable en sac à dos. Cette œuvre-outils est pensée comme un dispositif permettant de mettre en œuvre une multitude d’expériences de musique en mouvement et d’installations sonores in-situ. Il facilite le dialogue entre une création et un lieu ainsi que la collaboration entre artistes de divers domaines (musique, arts visuels, théâtre et danse). De la menuiserie au sac ainsi que tout le travail d’électronique et de paramétrage ont été réalisés artisanalement.

Ici, les images de:
la balade sonore sur le massif de l'étoile à Marseille.
Composition réalisée par Diane Barbé et Mihaela Trifa.
Avec l'Embobineuse.
Des expérimentations dans les bois.
Des expérimentations dans les carrières de calcaire.

DÉRIVES
Avec Edouard Sufrin
Extraits philosophiques, boitier de dérivation, acier inoxydable,
circuit électronique, haut-parleur, batterie.


Galerie d'art de la ville de Créteil, 2020.
Le nom du monde est forêt, CNEAI, 2022.
Collection du CNEAI, 2022.

Dérives est une série de boîtiers détournés d’où s’échappent des échantillons de voix de chercheur·euse, philosophe·sse, sociologue. Les dispositifs sont pensés pour composer des parcours in-situ, aussi bien dans la nature que dans les interstices de la ville. À chaque fois, les contenus sonores répondent à un axe de réflexion choisi pour résonner avec l’espace ou le contexte dans lequel l’installation est présentée. L’ordre de lecture de cette bibliothèque d’échantillons est programmé de façon aléatoire. Ainsi, les différentes voix, regards, points de vue des chercheur·euse se mélangent, se répondent, et le hasard devient créateur de sens multiples.

SOUPIR
Avec Edouard Sufrin
Extraits philosophiques, boitier de dérivation
circuit électronique, haut-parleur, batterie.


Nuit noire, Paris 2016.
Festival Magma, MAGCP, Cajarc, 2021.

Soupirs est un parcours sonore qui se déploie le long des soupiraux de la ville. De ces sous-sols s’échappent des voix, des extraits littéraires et philosophiques qui nous content l’histoire, le devenir, et les croyances qui forgent une identité urbaine. Les extraits sont choisis de manière à ce qu’une histoire se compose aléatoirement au fur et à mesure que les passants arpentent les rues.

UNE SOCIÉTÉ IDÉALE
Avec Edouard Sufrin

Installation In-Situ, circuits electroniques, hauts-parleurs.
Projet réalisé pour Sonic Promenade par Sonic Protest.
Bois de Vincennes

Dans le bois de Vincennes, des voix, des sons, s’échappent des arbres. Les visiteurs, d’abord guidés par l’étrange son d’oiseaux synthétiques, de rires, entendent ensuite la voix de Gilles Deleuze qui nous parle de l'Université désormais disparue, des prostituées racontent leurs quotidiens, les gardes forestiers décrivent la reproduction des tritons. Extraits de reportages sur la biodiversité, sur la préservation des arbres et des espèces, témoignages de ceux qui y travaillent, de ceux qui y vivent mais aussi, de pêcheurs, de joggeurs, de voyeurs. Ces témoignages sont issus d’une bibliothèque de samples, composée à partir d’une exploration des ressources en ligne. On découvre que pour certains, le bois est un espace de rencontre pré-tinder, que pour d'autres c'est un espace de détente pendant que d'autres encore y trouvent le lieu où partager leur culture. Ainsi se dresse un portrait d'un bois macro-monde, un peu étrange, inquiétant, parfois dérangeant, à l'image de notre société. Une matière emprunte de second degré qui donne à philosopher sur nos environnements urbains.

LES LUCIOLES
avec Edouard Sufrin

Modules électroniques autonomes,
sonores et lumineux.


Nuit Noire, 2015.
Nuit Noire, 2016.
Concerts dispersés,
Centre d’Art Contemporain de Cajarc, 2017
La Gaité Lyrique, 2018.

Ces lucioles sont la métaphore d’humains qui préservent leur culture populaire en résistant aux pressions politiques. Même si cette résistance ne semble être qu'une faible lueur dans la nuit, égale à celle d'une petite luciole, elle insuffle l’idée que sans cesse, nous réussirons à échapper aux miradors de notre époque. L'installation Les lucioles est inspirées par l’essai Survivance des lucioles de George Didi-Hubermann. En analysant une lettre écrite par Pasolini à son ami Franco Farolfi en 1941, il fait une analogie entre perturbations écologiques, disparition des lucioles et les troubles politiques qui perturbent l'Italie à cette époque.

Ce projet a continué d’évoluer selon les contextes où il a été présenté. Aux modules lumineux sont venus s’ajouter des versions sonores, qui intéragissent avec leurs congénères.

Cela a donné naissance à une série d’ateliers visant à initier des néophytes à la pratique de l’électronique. Ces ateliers furent un contexte intéressant pour échanger sur le fond du projet et partager la réfléxion de Pasolini et les interprétations de Didi-Huberman.