DERNIERS SOUFFLES
Avec Edouard Sufrin
Composants électroniques, laiton, boîtiers industriels,
hauts-parleurs à compression.


Production par la Station - Gare des mines
à bénéficié de l’aide au développement DICRéAM du CNC en 2021
et de la bourse résidence d’artiste en Ile de France. 2022
Résidence au GMEM, 2023.

Derniers Souffles est une installation sonore qui redonne vie à d’anciens composants électroniques obsolètes en rendant audible leur souffle. Un signal audio généré par la mise sous tension d'un précieux circuit niché dans un reliquaire technologique. Proches d’un bruit blanc, les sonorités de ce souffle envahissent l’espace. Elles deviennent alors activatrices de paysages sonores imaginaires, simulacres d’environnements naturels et marins dont le grain électrique peut trahir l’origine artificielle des fréquences amplifiées. Imaginée pour se dissimuler au sein de friches ou de sites industriels, l’installation souhaite ainsi créer une situation paradoxale entre l’environnement dans lequel on évolue et le paysage sonore simulé. Un moment d’étrange poésie, invitation à la rêverie et critique des errements de notre société technologique surconsommatrice de ressources minérales. Et si le dernier son que nous entendrons était le doux ressac d'une mer qui nous engloutit ?

DÉRIVES
Avec Edouard Sufrin
Extraits philosophiques, boitier de dérivation, acier inoxydable,
circuit électronique, haut-parleur, batterie.


Galerie d'art de la ville de Créteil, 2020.
Le nom du monde est forêt, CNEAI, 2022.
Collection du CNEAI, 2022.

Dérives est une série de boîtiers détournés d’où s’échappent des échantillons de voix de chercheur·euse, philosophe·sse, sociologue. Les dispositifs sont pensés pour composer des parcours in-situ, aussi bien dans la nature que dans les interstices de la ville. À chaque fois, les contenus sonores répondent à un axe de réflexion choisi pour résonner avec l’espace ou le contexte dans lequel l’installation est présentée. L’ordre de lecture de cette bibliothèque d’échantillons est programmé de façon aléatoire. Ainsi, les différentes voix, regards, points de vue des chercheur·euse se mélangent, se répondent, et le hasard devient créateur de sens multiples.

MAINS D'ŒUVRES

Composants électronique, laiton, hauts-parleurs,
matière graphique, outils.


See-U, Bruxelles
2022.



"Sans doute un peu écrasés par la difficulté et peut-être la crainte de se dire où ils en étaient, ils fouillaient dans leurs machines pour se demander où ils en seraient."

2084, vidéo de Chris Marker, 9m46s, 1984
Prenant comme base le film 2084 de Chris Marker, l’installation Mains d'œuvre interroge le devenir du travailleur dans l’ère du tout numérique. L’installation dresse un cyber portrait du futur en faisant dialoguer de manière aléatoire et anachronique voix extraits d’internet de philosophes, journalistes, politiciens, citoyens et médias. Cette base de données sonores, sorte d’archive du présent, interroge ici les préoccupations soulevées par 2084 : travail, avènement des technologies, devenir ouvrier.

L'espace d'exposition est transformé en atelier-laboratoire, où le temps se serait suspendu et où la présence humaine est manquante. Ce sont finalement les travaux, encore en cours de création, qui nous content de manière autonome les mémoires de possibles futurs, ceux de l’année 2084. Sur l’établi de Mains d'œuvre, la rencontre entre techniques traditionnelles de bijouterie et circuits imprimés se matérialise en une sculpture-circuit qui s’interroge sur le devenir de nos modes de production.

CURIOSITE MINERALE

Composants électronique, laiton, minéraux,
circuits electroniques, hauts-parleurs.


Projet réalisé pour la Mallapixels Val-de-Marne.
2020.

Curiosités minérales est une série de trois cloches en verre où sont réunies trois générations de composants électroniques. Résistances en carbone, diodes au germanium et transistors en silicium ont marqué l'histoire du développement technologique, que ce soit dans le domaine militaire ou civil, industriel ou artisanal. Ici, ils sont associés aux minéraux et éléments qui leurs confèrent leurs propriétés. Des curiosités inhabituelles mais pourtant quotidiennes, qui nous entourent démesurément. Nos téléphones et ordinateurs actuels contiennent chacun plusieurs milliards de transistors que nous ne sommes plus en mesure d’observer à l'œil nu contrairement aux premières générations de composants. Si cela contribue à l’obsolescence de nos technologies, cela aggrave surtout la méconnaissance que nous avons de leur fonctionnement interne. Ces cloches sont associées à un dispositif sonore diffusant des récits invitant à se plonger dans l’histoire de cette miniaturisation, de nos puces électroniques à la poussière d’étoiles dont elles sont, tout comme nous, constituées.

MACHINES A HABITER

Maquettes en papier et carton, Kits à monter soi-même. Livre sonore, entretiens, archives vidéo, articles.

Projet soutenu par l’Espace Jean-Roger Caussimon de Tremblay en France durant l’année 2019/2020.
EP7, 2018.

« Machine à habiter » était un terme employé par Le Corbusier à propos des immeubles d’habitat qu’il réalisait. Pourtant en 1965 est construite à Montfermeil une de ces machines à habiter, une machine qui marquera toute une époque puisqu’elle devient le symbole d’un ghetto et sera détruite en 1994. Toutes ces constructions sont des monuments urbains tant communs que personnels. Éléments forts de l’Histoire, elles ont marqué ceux qui les ont connues et aident à comprendre comment ces territoires se sont construits. Ces lieux sont les preuves du perpétuel mouvement de la ville. Ce projet leur rend hommage.

Inspirée des produits vendus dans les boutiques souvenirs de grands sites touristiques, Machines à habiter est une collection de kits de monuments urbains à monter soi-même. L’ensemble est accompagné d’un corpus d’archives ainsi que d’un livre sonore réunissant des recherches historiques et les témoignages de personnes ayant «vécu» l’architecture de ces lieux.

FIREWALL
avec Edouard Sufrin

Firewall Juniper SSG modifié, alimentation autonome, mini machine à fumée.

DOC Paris, 2018.

Ce firewall semble mener une existence autonome, sujet à des connexions fantômes provoquant des dysfonctionnements, le menant à surchauffer, fumer, puis redémarrer. Une fois plongé dans la partie en réalité augmenté de l’exposition, grâce à des lunettes de réalité virtuelle, le visiteur reçoit une profusion de spams, pop-ups, qui lui proposeront nombre d’avertissements sur la santé de son ordinateur ou autres méthodes pour gagner de l’argent facilement.

EN CAS DE NÉCÉSSITÉ
avec Edouard Sufrin

Boitier de déclenchement manuel détourné,
dispositif électronique.


Vous vivez dans la peur?
Grâce à ces boitiers, vous pourrez recréer les sonorités de tout type de sirenes et d’alarmes.
Un produit qui répondra à n'importe lequel de vos problèmes !

LES LUCIOLES
avec Edouard Sufrin

Modules électroniques autonomes,
sonores et lumineux.


Nuit Noire, 2015.
Nuit Noire, 2016.
Concerts dispersés,
Centre d’Art Contemporain de Cajarc, 2017
La Gaité Lyrique, 2018.

Ces lucioles sont la métaphore d’humains qui préservent leur culture populaire en résistant aux pressions politiques. Même si cette résistance ne semble être qu'une faible lueur dans la nuit, égale à celle d'une petite luciole, elle insuffle l’idée que sans cesse, nous réussirons à échapper aux miradors de notre époque. L'installation Les lucioles est inspirées par l’essai Survivance des lucioles de George Didi-Hubermann. En analysant une lettre écrite par Pasolini à son ami Franco Farolfi en 1941, il fait une analogie entre perturbations écologiques, disparition des lucioles et les troubles politiques qui perturbent l'Italie à cette époque.

Ce projet a continué d’évoluer selon les contextes où il a été présenté. Aux modules lumineux sont venus s’ajouter des versions sonores, qui intéragissent avec leurs congénères.

Cela a donné naissance à une série d’ateliers visant à initier des néophytes à la pratique de l’électronique. Ces ateliers furent un contexte intéressant pour échanger sur le fond du projet et partager la réfléxion de Pasolini et les interprétations de Didi-Huberman.