DERNIERS SOUFFLES
Avec Edouard Sufrin
Composants électroniques, laiton, boîtiers industriels,
hauts-parleurs à compression.


Production par la Station - Gare des mines
à bénéficié de l’aide au développement DICRéAM du CNC en 2021.
Soutenue par la Région Ile de France et la Mairie de Paris.
Résidence au GMEM, 2023.

crédits photos:
Les photos ont été réalisées par Anne Eppler lors de l'exposition Derniers Souffles au Garage Mu, 2024.
Curation et production de l'exposition par Fanny Testas.

Derniers Souffles est une installation sonore qui redonne vie à d’anciens composants électroniques obsolètes - diodes au germanium et transistors en silicium - pour étudier leurs particularités acoustiques. Ce son provient d’un phénomène appelé « effet d'avalanche ». À l’intérieur du minéral aux propriétés semi-conductrices, les électrons accélèrent jusqu’à percuter des atomes qui libèrent alors d’autres électrons en cascade, ce qui génère un souffle. Proches d’un bruit blanc, ces sonorités envahissent l’espace et deviennent activatrices de paysages imaginaires, simulacres d’environnements naturels et marins dont le grain électrique peut trahir l’origine artificielle des fréquences amplifiées. Une avalanche aux sonorités diluviennes, allégorie des dérèglements climatiques qui menacent notre monde techno-industriel. Et si le dernier son que nous entendrons était le doux ressac d'une mer qui nous engloutit ?

Lire ici l'entretien rédigé par Manon Schaefle
Ecouter le documentaire sonore réalisé par Marie la nuit et Fanny Testas pour Station Station.
Écouter et télécharger ici les sons des différents transistors et diodes que nous avons testés ils sont utilisables en licence creative commons.

DÉRIVES
Avec Edouard Sufrin

Extraits philosophiques, boitier de dérivation, acier inoxydable,
circuit électronique, haut-parleur, batterie.


Outres-sons, Les instants chavirés, 2024
Le nom du monde est forêt, CNEAI, 2022.
Galerie d'art de la ville de Créteil, 2020.

Collection du CNEAI, 2022.

photos:
Dérives exposés aux instants chavirés pour Outres-sons.
4 : Version en inox réalisé pour la collection du CNEAI en 2022.

Dérives est une série de boîtiers en céramique vieilli aux oxydes de cobalt et de manganèse, minerais aussi présent dans nos outils technologiques. À l'intérieur, se dissimule un dispositif de diffusion qui pioche un échantillon sonore dans une bibliothèque de sample dans un temps et un ordre aléatoire. S'en échappent alors sons électriques, voix de chercheur · euses, penseur · euses, regards critiques. Les sons des différents boîtiers se mélangent, les points de vue se répondent. Non sans ironie, le hasard devient créateur de sens multiples.

Une version unique de cette installation a été conçu en métal pour la collection du CNEAI.

LES LUCIOLES
avec Edouard Sufrin

Modules électroniques autonomes,
sonores et lumineux.


Outres-sons, Les instants chavirés, 2024
La Gaité Lyrique, 2018.
Concerts dispersés,
Centre d’Art Contemporain de Cajarc, 2017
Nuit Noire, 2016.
Nuit Noire, 2015.

Ces lucioles sont la métaphore d’humains qui préservent leur culture populaire en résistant aux pressions politiques. Même si cette résistance ne semble être qu'une faible lueur dans la nuit, égale à celle d'une petite luciole, elle insuffle l’idée que sans cesse, nous réussirons à échapper aux miradors de notre époque. L'installation Les lucioles est inspirées par l’essai Survivance des lucioles de George Didi-Hubermann. En analysant une lettre écrite par Pasolini à son ami Franco Farolfi en 1941, il fait une analogie entre perturbations écologiques, disparition des lucioles et les troubles politiques qui perturbent l'Italie à cette époque.

Ce projet a continué d’évoluer selon les contextes où il a été présenté. Aux modules lumineux sont venus s’ajouter des versions sonores, qui intéragissent avec leurs congénères.

Cela a donné naissance à une série d’ateliers visant à initier des néophytes à la pratique de l’électronique. Ces ateliers furent un contexte intéressant pour échanger sur le fond du projet et partager la réfléxion de Pasolini et les interprétations de Didi-Huberman.

CURIOSITE MINERALE

Composants électronique, laiton, minéraux,
circuits electroniques, hauts-parleurs.


Projet réalisé pour la Mallapixels Val-de-Marne.
2020.

Curiosités minérales est une série de trois cloches en verre où sont réunies trois générations de composants électroniques. Résistances en carbone, diodes au germanium et transistors en silicium ont marqué l'histoire du développement technologique, que ce soit dans le domaine militaire ou civil, industriel ou artisanal. Ici, ils sont associés aux minéraux et éléments qui leurs confèrent leurs propriétés. Des curiosités inhabituelles mais pourtant quotidiennes, qui nous entourent démesurément. Nos téléphones et ordinateurs actuels contiennent chacun plusieurs milliards de transistors que nous ne sommes plus en mesure d’observer à l'œil nu contrairement aux premières générations de composants. Si cela contribue à l’obsolescence de nos technologies, cela aggrave surtout la méconnaissance que nous avons de leur fonctionnement interne. Ces cloches sont associées à un dispositif sonore diffusant des récits invitant à se plonger dans l’histoire de cette miniaturisation, de nos puces électroniques à la poussière d’étoiles dont elles sont, tout comme nous, constituées.

MAINS D'ŒUVRES

Composants électronique, laiton, hauts-parleurs,
matière graphique, outils.


See-U, Bruxelles
2022.



"Sans doute un peu écrasés par la difficulté et peut-être la crainte de se dire où ils en étaient, ils fouillaient dans leurs machines pour se demander où ils en seraient."

2084, vidéo de Chris Marker, 9m46s, 1984
Prenant comme base le film 2084 de Chris Marker, l’installation Mains d'œuvre interroge le devenir du travailleur dans l’ère du tout numérique. L’installation dresse un cyber portrait du futur en faisant dialoguer de manière aléatoire et anachronique voix extraits d’internet de philosophes, journalistes, politiciens, citoyens et médias. Cette base de données sonores, sorte d’archive du présent, interroge ici les préoccupations soulevées par 2084 : travail, avènement des technologies, devenir ouvrier.

L'espace d'exposition est transformé en atelier-laboratoire, où le temps se serait suspendu et où la présence humaine est manquante. Ce sont finalement les travaux, encore en cours de création, qui nous content de manière autonome les mémoires de possibles futurs, ceux de l’année 2084. Sur l’établi de Mains d'œuvre, la rencontre entre techniques traditionnelles de bijouterie et circuits imprimés se matérialise en une sculpture-circuit qui s’interroge sur le devenir de nos modes de production.

FIREWALL
avec Edouard Sufrin

Firewall Juniper SSG modifié, alimentation autonome, mini machine à fumée.

DOC Paris, 2018.

Ce firewall semble mener une existence autonome, sujet à des connexions fantômes provoquant des dysfonctionnements, le menant à surchauffer, fumer, puis redémarrer. Une fois plongé dans la partie en réalité augmenté de l’exposition, grâce à des lunettes de réalité virtuelle, le visiteur reçoit une profusion de spams, pop-ups, qui lui proposeront nombre d’avertissements sur la santé de son ordinateur ou autres méthodes pour gagner de l’argent facilement.

EN CAS DE NÉCÉSSITÉ
avec Edouard Sufrin

Boitier de déclenchement manuel détourné,
dispositif électronique.


Vous vivez dans la peur?
Grâce à ces boitiers, vous pourrez recréer les sonorités de tout type de sirenes et d’alarmes.
Un produit qui répondra à n'importe lequel de vos problèmes !

MACHINES A HABITER

Maquettes en papier et carton, Kits à monter soi-même. Livre sonore, entretiens, archives vidéo, articles.

Projet soutenu par l’Espace Jean-Roger Caussimon de Tremblay en France durant l’année 2019/2020.
EP7, 2018.

« Machine à habiter » était un terme employé par Le Corbusier à propos des immeubles d’habitat qu’il réalisait. Pourtant en 1965 est construite à Montfermeil une de ces machines à habiter, une machine qui marquera toute une époque puisqu’elle devient le symbole d’un ghetto et sera détruite en 1994. Toutes ces constructions sont des monuments urbains tant communs que personnels. Éléments forts de l’Histoire, elles ont marqué ceux qui les ont connues et aident à comprendre comment ces territoires se sont construits. Ces lieux sont les preuves du perpétuel mouvement de la ville. Ce projet leur rend hommage.

Inspirée des produits vendus dans les boutiques souvenirs de grands sites touristiques, Machines à habiter est une collection de kits de monuments urbains à monter soi-même. L’ensemble est accompagné d’un corpus d’archives ainsi que d’un livre sonore réunissant des recherches historiques et les témoignages de personnes ayant «vécu» l’architecture de ces lieux.